Où se connecter au Mana ?
Le Mana est une expérience à part entière. Elle pourrait être « transcendantale », mystique et réservée à quelques-uns. Elle pourrait tout autant être commune, universelle et innée… Pour approcher le Mana, le comprendre, le ressentir, il existe de nombreux outils simples et accessibles permettant de le connaître et le reconnaître. Découvrez des outils, des lieux, des rituels pour se connecter au Mana.
Comment accéder au Mana ? Cette énergie qui vit au cœur de Tahiti et ses îles est accessible à toutes et à tous. Pour la ressentir, il suffit d’ouvrir son cœur et être attentif. Le Mana demande à ralentir la course du temps et à prêter attention aux informations qu’il distille dans toute la création polynésienne. Voici quelques conseils simples pour vivre une « expérience du Mana » avec les sens, les rites, les lieux ou même les éléments. Vous pouvez également découvrir les cinq piliers du Mana.
Les cinq sens
Les cinq sens sont nos lunettes pour comprendre le monde. A travers eux, nous recevons des informations qui nous font réagir et interagir. Dans la pratique chamanique, les cinq sens favorisent une meilleure interprétation des informations invisibles que chacun d’entre nous émane. Accéder au Mana suggère de développer ses compétences sensorielles en privilégiant les sens moins souvent sollicités comme l’odorat ou l’ouïe.
Par exemple, le tiare cette fleur enivrante peut désigner le statut amoureux d’une personne. Portée à gauche, le cœur est pris et à droite, le cœur est libre.
A Raiatea, le Tiare Apetahi est unique au monde. Elle représenterait la main d’une jeune femme qui se serait donné la mort après la trahison de son aimé.
La fleur de tiare embaume la confection du monoï offrant à la peau ses senteurs délicieuses. En collier, elle accueille les visiteurs qui sont immédiatement plongés dans sa magie. Fleur blanche, elle est signe de chance et d’abondance.
Les rites quotidiens et initiatiques
De nombreuses pratiques polynésiennes délivrent l’essence du Mana. Intégrés à la vie communautaires, les arts du corps et des liens quotidiens célèbrent la beauté d’être en vie. Bien plus que les rites quotidiens comme la prière, l’encens ou les offrandes, les arts maoris comme le tatouage, la danse, les chants, la navigation forment les liens sacrés de la communauté polynésienne.
Par exemple, « Tātau » signifie tatouer et qualifie le tatouage venu de Tahiti. Le tatouage est un art symbolique qui permet d’identifier un être, de lire son origine familiale et son rang social.
Pour certains, il accompagne les rites de passage de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence à l’âge adulte et au moment de la mort. Le tatouage attribue également à son porteur, des animaux protecteurs lui conférant leur force et leur Mana. L’acte de tatouer est un processus à part entière. Avec le tatouage, un être choisit de marquer sa peau et se place sous la protection communautaire.
Pour certains, « Tātau » qualifie le tatouage de Tahiti, cet art est nommé « Kākau » à Hawaï, « Tā-moko » en Nouvelle Zélande et « Patutiki » aux Marquises. Ce dernier est intégré au Matatiki, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2020. Le « Patutiki » est aujourd’hui, un des tatouages les plus populaires. Objet de festival, de transmission, de concours, le tatouage marquisien s’est diffusé sur de nombreuses peaux et dans de nombreux pays. Ces tatouages sont-ils toujours porteurs de Mana ? C’est toute la démarche, la rencontre et l’histoire autour de l’acte de tatouer qui garantissent la puissance de sa transmission.
Les temples sacrés
Le Marae en Polynésie représente le temple sacré. De nombreux marae étaient des sites réservés aux dieux et au Tahu’a Marae. D’autres étaient des espaces de vie où résidait la communauté. Il pouvait y avoir des habitats, des « écoles », des animaux… Les Marae abritaient une communauté réduite, sorte de « tribu » selon le langage anthropologique. Les Marae permettent l’identification de la famille à sa terre et abritent fondamentalement, les racines et les héritages de la lignée. Ils délimitaient les terres et les limites du pouvoir du chef de la communauté.
De nombreux marae près de la mer à Taputapuatea à Raiatea, Mahaiatea à Tahiti ou ceux des vallées de Hiva Oa ou Huahine initient au Mana de la nature. Musées à ciel ouvert, les paysages polynésiens sont dotés d’un souffle sacré époustouflant et apaisant. Avec cette connexion, apprenez à cultiver un jardin secret mental, un lieu où vous pouvez par le pouvoir de l’esprit, vous connecter à des ressources intérieures qui vous appartiennent. La nature polynésienne facilite l’exercice… Fermez les yeux et ancrez les sensations dans votre corps. En pratiquant le Mana, vous apprenez à mieux respirer. Cette communion par l’esprit avec le Fenua délivre une sensation de puissance.
Les éléments primordiaux
Les quatre éléments (Eau, Air, Feu et Terre) font partie des références communes universelles. Pour le Tahu’a polynésien, les éléments lui permettent de nettoyer ses corps et celui de la personne qui vient en consultation.
Ces éléments primordiaux forment le mot Havahiki, Hawaiki, Hava’i ou encore ‘Ava’i, l’espace originel des âmes. Le mot Havahiki inclut cette vibration sacrée des quatre éléments : Ha est la Terre ; Va, l’Eau ; Hi, le Feu ; et Ki, l’Air)
Selon les Pascuans, le rite total de purification mobilise les quatre éléments en commençant par le feu qui brûle, purifie et régénère. L’eau nettoie et renouvelle. L’air permet l’ascension et l’envoi des énergies usagées à l’univers.
C’est aussi un moment d’élévation de sa conscience avant le retour à la terre qui féconde l’avenir. Ce cycle complet assure le rétablissement des énergies et la bonne circulation du Mana.
Le rite annuel du Umu Ti (ou cérémonie du feu) symbolise cette procession essentielle. Autour des différents éléments, le guérisseur détient plusieurs moyens pour équilibrer et maintenir la santé du corps. Une voie royale pour ressentir le Mana !
