Un nouvel élan pour le programme Ambassadeurs
24 Juillet 2022
Le programme Ambassadeurs de la compagnie Air Tahiti Nui existe depuis une quinzaine d’années. L’arrivée de Tumateata Buisson dans le service communication d'Air Tahiti Nui coïncidant avec la fin de deux années difficiles, c’est un nouvel élan qui est impulsé pour cette année 2022. Nous sommes allés à la rencontre, au siège de la compagnie, d’une partie de l’équipe marketing et communication menée par Torea Colas.
Une compagnie aérienne n’a pas en théorie pour vocation de soutenir les sportifs d’un pays mais cela n’a pas empêché Air Tahiti Nui, il y a une quinzaine d’années, d’initier un programme de sponsoring visionnaire ayant pour objectif d’aider les sportifs polynésiens, les artistes et les gérants de start up à s’exporter, faisant ainsi la promotion de la compagnie mais aussi de la Polynésie en général en dehors de nos frontières. Le programme Ambassadeur s’est inscrit dans la durée et de nombreux polynésiens talentueux ont pu en bénéficier sous certaines conditions.
Après deux années difficiles marquées par une crise sanitaire mondiale, la situation tend à revenir à la normale en 2022 avec la reprise de nombreux évènements sportifs. Tumateata Buisson est venue renforcer l’équipe marketing-communication d’Air Tahiti Nui aux côtés de Melissa Mellone, de Vanessa Shan Sei fan, de Lisa Mu Wong, de Kai-Nalu Lambert, entre autres, sous la direction de Torea Colas. SB/ATN
Parole à Torea Colas :
Quel est l’historique du programme Ambassadeurs d’Air Tahiti Nui ?
« C’est en 2007 qu'il a été structuré officiellement. Cela s’est traduit par un soutien aux talents locaux qui participent au rayonnement du Pays dans le monde. On a commencé par le snowboardeur Gary Zebrowski et le surfeur Michel Bourez qui n’était pas encore dans le top mondial, on a pu l’accompagner dans cette phase de démarrage de sa carrière. On a signé l’année où il a gagné la Triple Crown et où il s’est qualifié pour le World Tour. C’était un tournant pour lui et pouvoir le soutenir à ce moment-là, cela a été un moment fort. Ce fut la convergence entre la volonté de la compagnie de structurer plus fortement sa démarche et la volonté de mieux servir les demandeurs. Avec Michel Bourez, on s’est rendus compte que quand tu donnes l’opportunité aux talents polynésiens de s’exprimer à l’étranger, ils ont du succès et ils y arrivent. Forcément, on a voulu étendre l’expérience à d’autres. »
Comment fonctionne le programme Ambassadeur ?
« On est sur un fonctionnement qui est géré par Air Tahiti Nui, une société d’économie mixte qui a un fonctionnement essentiellement privé, donc il s’agit de contrats de gré à gré entre le transporteur international que nous sommes et un sportif, un artiste, un gérant de startup qui prend l’initiative de venir nous voir. On a aidé des artistes proposant des productions originales modernes ou traditionnelles ayant la volonté de se faire connaître dans le monde. On a donc commencé avec le sport, la culture puis on a poursuivi avec les startups en soutenant une dynamique d’entreprenariat. On est focalisé à l’export, Air Tahiti Nui respecte ainsi sa mission de connecter la Polynésie au reste du monde. Le trait essentiel d’un ambassadeur, c’est sa volonté de réussir, de se donner les moyens de cette réussite et sa volonté farouche de partir à la rencontre du monde. »
Air Tahiti Nui est la seule compagnie à avoir ce type de programme ?
« Les compagnies offrent souvent leur soutien aux grandes manifestations internationales ou à leur équipe nationale…Beaucoup d’entreprises font du sponsoring ou du mécénat. Pour ce qui est des compagnies « outremer », on a pu rencontrer des utilisateurs qui ont été soutenus ponctuellement mais c’est vrai qu’il n’y a pas de dispositif aussi structuré que le notre avec une volonté de mettre en place une stratégie de communication qui tourne autour du programme. Contrairement au mécénat, il y a un retour en termes de communication pour la compagnie. Air Tahiti Nui est là pour le fenua et elle compte pour l’écosystème polynésien. On appelle cela aujourd’hui du « RSE », de la responsabilité sociétale et environnementale. On parle beaucoup de l’impact environnemental du transport aérien mais on parle moins de l’impact sociétal. L’engagement d’Air Tahiti Nui est particulier, la mission standard d’une entreprise, c’est de générer de la valeur. Notre autre mission est de soutenir le tourisme polynésien et plus largement le développement économique du Pays. Cela passe par la promotion de la destination, par le rayonnement de la Polynésie dans le monde. Une entreprise peut gagner des prix, c’est le cas d’Air Tahiti Nui, cela permet de générer de la communication mais en dehors de ça, en dehors de grèves, des retards etc…on a pas grand chose à communiquer, si je peux m’exprimer ainsi. A l’ère des réseaux sociaux, on se doit de communiquer quotidiennement pour entretenir une relation avec son public. La naissance du programme Ambassadeur et l’intensité avec laquelle on l’utilise sont aussi liées avec les progrès technologiques des années 2000. »
Combien y a-t-il d’ambassadeurs pour 2022 ?
« Le programme Ambassadeurs est un des dispositifs de sponsoring d’Air Tahiti Nui. L’autre dispositif, plus classique, est l’aide aux évènements. Si on parle des ambassadeurs, on a pour 2022 une quarantaine d’ambassadeurs, d’influenceurs. Le programme passe par un budget, en tenant compte du fait qu’il s’agit d’accompagner les ambassadeurs dans le temps vers le succès. Mais l’idée c’est de valoriser l’exemplarité, pas forcément les résultats. Pour être sportif de haut niveau, artiste de talent etc…il faut travailler dur, il faut faire des sacrifices. Beaucoup ont l’ambition d’être les « meilleurs » en Polynésie, peu ont l’ambition de se faire connaître à travers le monde. C’est un sacré challenge. Aujourd’hui, par exemple, Michel Bourez est notre ambassadeur depuis une quinzaine d’années. En dehors des renouvellements, il y a bien évidemment une rotation avec de nouveaux ambassadeurs. En fonction des difficultés conjoncturelles, la compagnie va consacrer plus ou moins de budget à son effort sponsoring. »
Y a-t-il des axes de communication particuliers ?
« Pourquoi sponsorise-t-on beaucoup les sports nautiques, le monde des watermen, des surfeurs..quand ils pratiquent leur sport en Polynésie, on est dans un paysage merveilleux, les touristes payent cher pour venir voir ces paysages. Donc soutenir des sports qui vont mettre en avant la beauté de nos paysages, cela fait partie des éléments d’arbitrage pour soutenir ou non tel ou tel ambassadeur. Il y a aussi des sports endémiques, culturels, qui sont nés en Polynésie comme le va’a, on peut citer de nouveau le surf…»
Quels sont les objectifs actuels ?
« Les deux dernières années « Covid » ont été difficiles, les budgets marketing ont baissé. Pour 2022, c’est bien reparti, même si on a toujours des limites budgétaires. On reçoit en général les demandes en fin d’année pour des projets de voyages pour l’année à suivre. On a généralement plus de demandes que de budget donc on doit passer par un arbitrage qui se fait par rapport à notre stratégie. »
« On a aussi un autre volet qui concerne les « doctorants », les chercheurs ou étudiants-chercheurs qui travaillent sur une thèse. Dans le cadre de leurs recherches, ils doivent aller à la rencontre de sources qui sont à l’étranger. Ils doivent aller voir des jurys, des directeurs de thèse…On a soutenu et on continue de soutenir quelques chercheurs. Il y a aussi des étudiants de haut-niveau, on peut citer par exemple Georgy Adams qui a dû travailler sur un mémoire de haut niveau pour pouvoir obtenir un master dont il est quasiment l’unique détenteur en Polynésie dans le monde du sport. La structuration sportive démarre par de l’encadrement et donc par de la production de cadres qui vont apporter leur savoir pour mieux encadrer le sport, mieux le structurer, aussi pour renouveler le « cheptel », pour que de nouveaux sportifs sortent du lot et assurent la continuité. En tous cas un grand bravo et un grand merci à tous nos ambassadeurs dont la Polynésie peut être fière. »