Denis Grosmaire : « Si je pouvais atteindre -120 mètres »
À Dahab, en Egypte, Denis Grosmaire poursuit son entraînement intensif pour des plongées de plus en plus profondes, visant -120 m. Entre rigueur physique, sécurité renforcée et travail mental, notre ambassadeur Air Tahiti Nui se prépare sereinement à repousser ses limites, sans la pression de la compétition, tout en savourant les conditions parfaites du Blue Hole.
Parole à Denis Grosmaire :
Comment cela se passe en Egypte ?
« Je suis à Dahab depuis bientôt deux mois. C’est la sixième fois que je viens ici pour m'entraîner, et c’est toujours un lieu magique pour l’apnée. Le Blue Hole offre des conditions idéales : pas de houle, pas de courant, une eau calme et profonde. Et surtout, une communauté d’apnéistes motivés, avec de bonnes vibes et une dynamique bienveillante entre binômes. Actuellement, je travaille mes descentes à -90 m, avec des statiques au fond. Je reste sur cette profondeur quelques jours encore avant de viser plus profond. Pas de précipitation. Mon programme a été légèrement chamboulé par un surentraînement qui m’a fatigué pendant une bonne semaine. Cela m’a rappelé l’importance d’écouter son corps, pour éviter les erreurs comme celle de Vertical Blue 2021, où j’avais craqué en voulant trop forcer. Ici tout le monde s'entraîne et veut progresser, donc il y a une bonne dynamique et un soutien mutuel. »
Quelle est la suite de ton programme ?
« Je pars bientôt à Sharm El Sheikh pour plonger sur plateforme au-delà des 100 m, car ici à Dahab on s’entraîne toujours sur bouée et c'est limité à 93m. Depuis le début de l’année à Tikehau, je me suis préparé physiquement avec beaucoup de cardio, de boxe, de course à pied. Ici, je maintiens la forme avec deux séances de musculation et trois de cardio par semaine. Cette année, j’ai aussi renforcé la sécurité autour de mes entraînements. J’utilise désormais de l’oxygène pur en post-plongée, au cas où certaines remontées seraient plus difficiles. À ces profondeurs, chaque détail compte, et la rigueur est essentielle. Mais la préparation, c’est aussi dans la tête. J’ai déjà commencé le travail mental avec comme d'habitude beaucoup de visualisation et aussi mes techniques de respiration, pour rester ancré dans l’instant présent. C’est essentiel pour les plongées profondes. À ce niveau-là, le mental est le véritable allié. »
Vises-tu un nouveau record ?
« Je ne fixe pas de date pour annoncer un nouveau record. Ma plongée de l'année dernière à -110 m s’est bien passée. Si je pouvais atteindre -120 m, ce serait formidable. Mais chaque mètre demande une rigueur extrême, un travail physique et mental de précision, alors c'est Go Deep and Stay Cool. Il y a une compétition mi septembre à Sharm, je ne suis pas sur d'y participer pour le moment, je préfère plonger pour moi, sans me mettre la pression de la compétition. Je veille aussi comme toujours à mon alimentation, ici, il y a tellement de fruits et de légumes, ça me change de Tikehau. Je prends quand même quelques compléments alimentaires. Je tiens à remercier mes partenaires pour leur confiance et leur accompagnement dans cette aventure : Air Tahiti Nui, Le Tikehau by Pearl Resort, et Molchanovs. » SB/ATN
