Tauraatea Teua qualifié pour les championnats d’Europe
Suite à son titre de champion de France de bras de fer remporté il y a une quinzaine de jours, Tauraatea Teua s’est qualifié pour les championnats d’Europe de la discipline. Nous avons pu interviewer David Proia, président de la commission bras de fer au sein de la fédération de force athlétique, qui nous en a dit un peu plus sur cette discipline qui connaît un certain regain à Tahiti, en partenariat avec Air Tahiti Nui.
Parole à David Proia :
Un petit historique de la discipline ?
« L’activité bras de fer était en vogue avant de tomber en sommeil il y a une dizaine d’années pour diverses raisons, notamment diverses blessures. Guy Loussan, de l’association Papeete Centre-Ville, a voulu organiser un tournoi de bras de fer fin 2018. Je me suis rapproché de lui pour lui proposer mon aide et tout est parti de là. J’ai pris ensuite le sujet en main avec quelques amis, notamment Tepa Teuru qui est désormais au centre de notre corps arbitral. On a ensuite multiplié les rendez-vous pour en faire trois par an, tout cela sous le regard de la Direction Jeunesse et Sports pour que les choses soient faites dans l’ordre. On s’est ensuite affiliés à la fédération de force, haltérophilie, musculation et disciplines associées et nous sommes désormais sous convention avec la fédération française de force. »
C’est comme cela que vous avez été amenés à vous rendre en métropole ?
« On a fait un premier déplacement pour le championnat de France 2021 avec de bons résultats à la clé, notamment un titre de champion de France pour Tepa Teuru avant de participer à l’édition 2022. On aurait souhaité une délégation plus importante mais pour raisons financières, professionnelles et sanitaires on a pu faire participer que deux personnes : Eriatara Ratia et son neveu Tauraatea Teua. Le bilan est positif avec un titre de champion de France pour Tauraatea Teua en +110 kg au bras droit. Cela laisse présager de belles choses pour la suite. »
Quel est le type de concurrence sur ce type de compétition ?
« Je pense qu’il y avait une quinzaine de concurrents dans la catégorie reine. C’est une discipline qui est amateur, rattachée à la fédération française de force athlétique. Mon homologue Aymeric Pradines souhaiterait l’inscrire en exhibition pour les Jeux Olympiques de 2024 pour la proposer, pourquoi pas, en 2028 en tant que discipline officielle. Autant le niveau national est accessible comme on a pu le voir, autant le niveau européen est certainement un cran au-dessus et il y a ensuite un fossé avec le niveau mondial, notamment aux Etats Unis où la discipline est bien développée. »
Quelques mots sur cette discipline ?
« C’est une discipline qui à Tahiti accepte tout gabarit de 18 à 40 ans, tout milieu social et qui finalement est connue de tous. C’est une discipline qui demande de l’humilité, qui véhicule de bonnes valeurs et qui demande aussi de la technique. Elle a le mérite d’exister, même si en tant que professeur d’éducation physique et sportive on ne peut la comparer à du volley-ball ou autre d’un point de vue des habilités motrices. Elle demande malgré tout une certaine technicité avec trois ou quatre formes de prises de main et certaines conditions mentales intéressantes. Le match est très rapide mais ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne. Cela demande toute une préparation et aujourd’hui, avec un encadrement adéquat, on a largement diminué les risques de blessures. On en a eu aucune depuis qu’on a relancé la discipline. »
Quels sont les projets à moyen terme ?
« Tauraatea Teua s’est officiellement qualifié pour les championnats d’Europe. La commission bras de fer que je préside doit se réunir pour mettre en place les moyens nécessaires à sa participation, ce qui serait exceptionnel pour notre discipline. Par manque de moyens, il devrait partir seul, ce qui serait une première pour lui, donc on va devoir résoudre certaines choses, on croise les doigts. Il pourrait également être appelé en équipe de France pour participer aux championnats du monde. Il a une force naturelle que l’on aimerait mettre en avant. Un grand merci à nos sponsors Air Tahiti Nui, Olympians Sport, la Brasserie de Tahiti et Shop 2000. » SB/ATN Photo © Symon Bounce