Justine Dupont, nouvelle influenceuse AIR TAHITI NUI
Multiple championne du monde, la surfeuse Justine Dupont fait désormais partie du programme influenceurs de la compagnie Air Tahiti Nui. Justine Dupont est actuellement la numéro 1 mondiale du surf de grosses vagues, elle a notamment remporté trois fois d’affilée (2020, 2021, 2022) la catégorie reine « Ride of the year » des XXL Awards de la world surf league, la ligue professionnelle de surf. Nous l’avons rencontrée pour vous à Teahupo’o pour une interview en toute simplicité.
La surfeuse métropolitaine de 31 ans originaire de Bordeaux est devenue le fer de lance du surf de gros mondial féminin grâce à d’excellentes performances à Nazaré, Peahi, Teahupo’o ou encore Mavericks, les spots les plus réputés au monde pour le surf de gros.
Elle détient également plusieurs titres de championne du monde ISA de longboard et de stand up paddle. Elle a participé au circuit des séries qualificatives (WQS) de la world surf league et détient plusieurs titres de championne de France en surf et en longboard
Elle a décidé de passer désormais six mois de l’année basée à Tahiti et réside à Vairao. Avec humilité, elle souhaite « progresser techniquement » et mieux connaître la vague de Teahupo’o qu’elle surfe back side, c’est à dire dos à la vague, pour y réaliser, pourquoi pas, une nouvelle performance. Elle est tombée sous le charme de la Polynésie et de son « Mana », avoue-t-elle. Nous avons pu la rencontrer à Teahupo’o pour une interview exclusive en toute simplicité. SB/ATN
Parole à Justine Dupont :
Quelques mots de présentation pour le public polynésien ?
« Je suis originaire de Bordeaux, on va dire, parce que Saint-Médard-en-Jalles cela ne parle pas ! J’ai 31 ans, je suis née le 27 août 1991, je suis surfeuse professionnelle. »
Quels ont été les moments forts de ces dernières années ?
« Il y en a deux qui sortent du lot. Il y a la vague à Nazaré en 2020 avec Fred David, mon copain, pendant le Nazaré Tow Challenge. Il pilotait, moi je surfais et il y avait aussi Clément Nantes qui faisait la sécurité et Toni Laureano sur la falaise qui faisait la radio, un jeune Portugais. La vague a été magique, lisse, parfaite, une carte postale de Nazaré…Géante, hyper creuse, avec un souffle…et j’ai été tout en bas, j’ai fait un grand bottom turn (ndlr virage en bas de la vague), je suis remontée, il y a eu l’explosion de la mousse, j’ai pu sortir de la vague. Cela faisait six ans qu’on était à Nazaré, on y avait dédié un peu notre vie, c’était donc un accomplissement en quelque sorte. Un beau cadeau. »
« Mon deuxième temps fort a été à Hawai’i, à Jaws, pour le côté « carrière de surfeuse ». Tuber à Jaws, c’est le graal du surfeur. La vague était plus creuse. J’ai fait aussi Mavericks, Belharra, Mullaghmore Head en Irelande, j’ai fait un peu Phantoms et Waimea à Hawai’i, finalement je n’ai pas fait tant de spots que ça. »
Pas d’Australie pour l’instant ?
« Non, c’était un peu le plan cette année mais je me suis cassée la cheville cet hiver. C’est pour ça que j’ai préféré revenir ici finir ma rééducation et reprendre le surf. »
Qu’est-ce qui te pousse vers cette prise de risque ?
« Je surfe depuis sept ans toutes les houles possibles à Nazaré, la cheville c’était presque une blessure « normale » ! Cela me fait vibrer, cela me fait chercher des choses profondes en moi. Je vais loin, je vais profond dans les émotions, dans les remises en question, dans les hauts, les bas…tout est intense. Je cherche aussi le côté « surf du début » avec le côté aventure en recherche du meilleur spot, du meilleur moment avec toutes les histoires autour, toute l’entraide qu’il y a car ce n’est jamais évident de surfer ce type d’endroit, il faut demander aux locaux etc…»
Il y a de la rivalité avec les autres surfeuses de gros ?
« Il y a de la rivalité dans tous les milieux si tu veux la voir et la vivre, tu peux aussi avoir ta façon de vivre en ne la ressentant pas du tout. Par exemple à Teahupo’o, j’ai l’impression que Matahi Drollet il fait sa route, il a un aura, il est magnifique. Tu ne sens pas une rivalité avec Kauli par exemple. Dans le surf de grosses vagues, il peut y avoir ce côté respect pour le surfeur avant tout. Moi en tous cas, je m’en fiche de me comparer aux autres. C’est plus égoïste, c’est plus une recherche personnelle autour de moi, mes défis, mes challenges…»
C’est une nouvelle aventure qui commence avec Teahupo’o ?
« Oui, je l’espère. J’ai envie de progresser techniquement, ça c’est sûr, pour être meilleure surfeuse, tout court. L’année dernière j’avais pu assister à la session du 13 août, je n’ai pas eu la vague que j’aurais aimé avoir, étant sur place que depuis quelques jours. Mais je suis déjà reconnaissante pour cette session qui était énorme. J’aimerais avoir un tube plus profond, digne de ce nom à Teahupo’o, en tow-in et à la rame. J’aimerais être contente de moi, contente de la progression que je peux faire ici. Teahupo’o demande une technique fine, cela me passionne. Surfer back side à la rame (ndlr dos à la vague), il y a cette approche de « slab »…le positionnement du corps est complètement différent. Je n’ai pas une grosse expérience du tube en back side donc c’est intéressant. »
Ton ressenti par rapport à la Polynésie, à Teahupo’o ?
« ‘Cool’ est le mot qui me vient à l’esprit. On prend un peu de recul sur les choses. On vit avec la nature beaucoup plus. Les gens sont beaucoup plus posés, plus en contact avec la nature, avec l’océan, ça c’est chouette. Je me suis rarement retrouvée sur le lagon toute seule, il y a toujours quelqu’un qui rame, qui pêche…Le retour aux choses simples, brutes de la vie comme manger, dormir, apprécier la nature, jouer dans les vagues …Moi je ne vais pas chercher mon poisson mais il y en a qui le font et je trouve ça trop bien. C’est vraiment appréciable. »
Au niveau de sponsors, tu en est où ?
« J’ai le soutien de RedBull, Adidas, Manera, F1, Dakine, Org, Breitling, les laboratoires de Biarritz pour les crèmes solaires qui respectent les coraux et la peau.. Cela me permet de me dédier à ma passion à 100%. Avec Air Tahiti Nui, le projet de collaboration est venu l’année dernière après la grosse houle, avec l’envie de revenir chaque année. Je suis basée d’octobre à mars à Nazaré et de là-bas je bouge vers d’autres houles. Dans l’hémisphère sud, de mars à octobre c’est ici que cela se passe finalement. A Tahiti, on parle français, l’Australie n’est pas loin, il y a le Mexique, le Chili… Je sais qu’Air Tahiti Nui a eu plein de prix, c’est une des meilleures compagnies au monde. Dès que tu rentres dans cet avion, tu as l’impression d’être en Polynésie. J’ai vu des surfeurs avoir des partenariats avec des compagnies mais c’est rare, ce n’est jamais une intention aussi importante pour la communauté, avec un team…Cela fait plaisir de voir des compagnies aider comme ça. C’est un gros plus. »
Un dernier mot ?
« Je repars le 12 octobre, j’espère avoir pris une vague en tow-in, à la rame…enfin plein de belles vagues mais une particulière avant de repartir sur Nazaré et avoir une belle vague là-bas et pourquoi pas regagner la compétition lors de laquelle je me suis cassée la cheville. J’aimerais repartir à Jaws à la rame cette fois-ci. Un grand merci à la communauté de Teahupo’o, aux vagues, au Mana, merci Tahiti pour l’accueil et pour me permettre de prendre du recul sur les choses, d’apprendre, de me ressourcer. »