Anna Yon Yue Chong : Un nouveau départ pour la Thaïlande
Après quatre années sans combats en boxe thaï lors desquelles elle a pu se découvrir une nouvelle passion pour le jiu jitsu brésilien, Anna Yon Yue Chong s’est ‘libérée de son travail’ pour repartir en Thaïlande en camp d’entrainement. Elle compte monter à nouveau sur le ring tout en continuant à s’entrainer en jiu jitsu brésilien. Interview.
Parole à Anna Yon Yue Chong :
Une nouvelle page de ta vie professionnelle se tourne ?
« Ia ora na ! Après cinq belles années passées sur mon dernier poste dans la finance, j’ai décidé de me consacrer de nouveau entièrement à ma carrière sportive. J’ai patiemment organisé la liberté financière qui me permet aujourd’hui de me libérer de mon travail. L’âge avance et j’ai encore des rêves sportifs à réaliser tant que mon corps suit, et en boxe thaïlandaise, je suis proche de la retraite ! »
Le bilan du premier semestre 2023 ?
« En jiu-jitsu brésilien, j’ai fait les championnats de Polynésie en février, remportés dans ma catégorie de poids et en open. Les championnats d’Amérique du Nord master bleu -75kg IBJJF, en juin ; j’ai ramené l’or face à la vice-championne du monde de ma catégorie IBJJF no gi. Les championnats du monde adulte en ceinture bleue IBJJF, également en juin ; j’ai été sortie par la championne d’Europe et du Brésil qui est devenue championne du monde ce jour-là. Et enfin, les championnats du monde master Bleu IBJJF, ce début septembre ; j’ai été sortie en 8e de finale. Je menais, mais mon adversaire a fini par me soumettre en raison de ma trop récente blessure à l’épaule. Ce dernier déplacement était aussi l’occasion de faire mes débuts en tant que coach et j’ai réussi à contribuer à ramener des médailles en guidant les combats de quelques compétiteurs de mon club Seasiders. »
Tes projets pour la deuxième partie de l’année ?
« Je ne peux pas rivaliser avec ce haut du panier si je ne consacre pas moi aussi tout mon temps à la préparation des compétitions. J’ai préparé patiemment ma condition physique depuis un an et mon niveau n’a déjà plus rien à voir avec celui de ma compétition de juin. La semaine prochaine, je retourne enfin en Thaïlande, en camp d’entraînement jusqu’en décembre. Pour la boxe thaï, il s’agit de me remettre à niveau et de faire mes derniers combats pro, avant de raccrocher les gants. A ce jour, j’ai six combats et six victoires sur la ville de Chiang Mai, dont une victoire contre la championne du Nord en 2018. J’ai une douzaine de combats au total, avec mon parcours en amateur. Pour le jiu-jitsu, il s’agira d’y consacrer aussi du temps, d’améliorer drastiquement mon niveau technique, pour attaquer le Grand Slam dans les meilleures conditions possibles. »
Qu’est-ce qui t’attire de nouveau en Thaïlande ?
« La boxe thaïlandaise est ma passion sportive, depuis plus de dix ans. C’est un art martial ancien, avec une vision particulière du combat qui transmet très bien les valeurs de respect, d’engagement, de discipline, de dépassement de soi qu’on attend d’un sport. Du moins, ça a super bien fonctionné sur moi, mon développement personnel s’est fait grâce au Muay Thaï. Il y a cette saveur authentique en allant à la source des choses. J’ai mis de côté ma carrière de boxeuse quatre ans à cause d’une blessure au genou, de la fermeture des frontières, puis des impératifs professionnels. J’ai pris mon mal en patience tout ce temps, pour construire l’environnement actuel qui me permet de quitter mon poste pour me consacrer entièrement à tous mes objectifs sportifs. Le camp d’entraînement thaïlandais me permettra de couvrir mes besoins d’évolution dans mes deux disciplines. »
Un dernier mot, un remerciement ?
« Prenez le risque de vivre votre vie et n’ayez pas peur de vous confronter à l’échec, ça fait partie du chemin du progrès. Au-delà des médailles, il y a la progression humaine et le partage de son expérience. Mauruuru roa à Teva Import, Jeffry et Priscille Yersin, qui m’ont accompagnée depuis 2017 dans ma carrière sportive et qui sont allés au delà du sponsoring en m’orientant aussi vers le jiu-jitsu. Je m’y éclate tout en ramenant des médailles pour mon Fenua et en partageant mon expérience. Mauruuru roa Air Tahiti Nui, c’est un honneur de bénéficier du programme Ambassadeur, et un plaisir indicible de monter dans l’avion une tiare à l’oreille. »